Zambie 2: vers le Nord

Nous passons le jeudi 20 octobre en mode "bulle": se baigner, nettoyer pendant 3 heures Tatouche et lire.

L'après-midi nous partons dans le parc Mosi-Oa-Tunya qui borde le Zambèze côté zambien en amont des chutes.

 Mais la visite du parc se révèle décevante: en plus du prix relativement élevé (45€) les animaux rencontrés sont peu nombreux; après les fabuleux parcs du Botswana deviendrions-nous blasés  ?


Soirée au restaurant indien "The Golden Leaf", resto indien branché de Livingstone, et nous rentrons au camping.
Les nuits à Livingstone sont infestées de moustiques; ils sont des milliers à vouloir pénétrer dans notre moustiquaires et une dizaine y arrivent dieu sait comment ?
Par prudence nous attaquons le traitement préventif anti-palu
(nous n'avions rencontré que peu de moustiques jusqu'à présent)


Le matin départ vers le Nord du pays. Nous avons prévu de passer par le parc national Kafue.
D'après nos renseignements récoltés, Tatouche devrait pouvoir passer malgré les pistes en mauvais état.
Nous passons Kalomo.
A l'entrée d'un village, un panneau limitation de vitesse 60km/h nous incite à ralentir; nous traversons le village à 60km/h , sortons du village et en pleine brousse reprenons nos 69km/h de croisière.
Au bout d'une ligne droite, 3 flics nous arrêtent: excès de vitesse...nous ne sommes pas censés accélérer tant qu'un autre panneau ne nous donne pas d'autres indications. Il semble que les flics connaissent vachement bien ce coin.
C'est en français bien sûr que Bernard marchande les 30$ d'amende demandés. Colette a pris soin de ne laisser que 14$ dans le portefeuille et sa carte Visa....inutilisable par les flics. Ils empochent sans reçu les 14$ et on reprend la route, content d'avoir négocié.


Arrivés à Choma, nous obliquons par la M11 direction Namwala, la fin du goudron (soit 380km depuis Livingstone )
Nous arrivons à la nuit tombante et cherchons un endroit pour passer la nuit.
Le commissariat de police nous offre de camper sur leur parking mais nous demandons finalement à un lodge la permission de rester sur leur parking en échange d'aller manger le soir au Resto du lodge. Et le boss accepte.
Bonne nuit réparatrice. Plus de moustiques et une température bien plus supportable qu'à Livingstone.

Surprise lorsque nous nous levons à 6h30: une quarantaine de personnes sont assises à 10m de Tatouche, avec une militaire armé à leur côté ...!

Il semblerait d'après le militaire qu'ils soient là pour travailler (???)

Nous prenons la route du lac Ithezi Thezi, lac de 40km de long créé par un barrage.
Tatouche avale 1km de piste sablonneuse sans problème puis 20km de "Bumpy road" piste trouée de creux et de bosses, mais très jolie car cheminant le long de la rivière Kafue,

avec un troupeau d'éléphants que nous apercevons au loin dans la savane.

Nous arrivons à un bac qui nous fait franchir la rivière.

l'aigle pêcheur, l'emblême de Zambie (sur son drapeau)

Puis encore 50 km de "Bumpy road" pour arriver au bout de 4h au bord du lac Ithezi Thezi.
C'est un lac artificiel, avec peu d'intérêt
Nous passons la nuit au camping du Kalala camp, situé sur la berge.
Après-midi lecture et transat...



















Nous partons du lac direction Mumba en s'attendant à une route asphaltée...déception:
une majorité c'est de la piste avec à l'arrivée la couche de poussière dans Tatouche.


Nous quittons le parc Kafue et son lac
pour rejoindre la route qui relie Lusaka au lac Tanganyika au nord du pays.


Paysages monotones (savane et bush) et pistes poussiereuses ; 6h de route et nous faisons le plein de poussière dans Tatouche.

"bonne récolte"

Nous décidons aussi d'éviter Lusaka et nous re-signons pour une route de 115km dont 40 de piste...
Pas de camping à la nuit tombante aussi nous dormons sur le parking d'un motel  que nous pensons "de passe" !!
Une chambre est mise à notre disposition mais dans Tatouche notre lit est sans punaises...

La route vers le nord est bien longue et présente bien peu d'intérêt...

Le pneu arrière gauche n'en finit pas de se dégonfler ( malgré 3 réparations à Kazungula) aussi on s'arrête chez un réparateur consciencieux;

le pneu est remonté et enfin réparé.

Le jour suivant nous continuons notre montée vers le nord pour s'arrêter enfin à un point d'intérêt et dormir au camping des chutes de Kundalila















 70 mètres de chute dans un cadre superbe.

Vraie beauté de la nature dans un écrin de verdure qui domine la plaine
 

Au lever du matin, excursion jusqu'en bas de la chute ;

 1/2heure de randonnée pour arriver en bas de la chute

Trop froide pour Bernard pour s'immerger complètement comme Colette

 Nous reprenons ensuite la route vers le nord et nous passons Mpika

puis direction Shiwa Ngandu, un domaine appartenant à une famille anglaise et ses descendants.
Un officier britannique l'a acheté en 1914 et ses descendants le gèrent actuellement.

achat de légumes inconnus (curiosité oblige)

notre but est d'arriver à Kapishya Hotspring,  des sources chaudes à côté d'un camping.

 Encore 32km de piste à travers une forêt d'eucalyptus.

A peine arrivés sur le camping, un Iveco 4x4 avec un couple de français: Marie et Laurent Vergès.

de vrais baroudeurs "classe"

Ils voyagent depuis quelques années intensivement







en camper 4x4 surélevé ;





 un bon moment d'échange et de partage.  (Marie ressemble à Annie Duperey)

Marie et Laurent nous quittent le matin et nous passons une journée de repos.

la sieste de Colette est sacrée ...

et le café-chocolat de Bernard aussi...

L'eau est bien chaude aux sources (39°C) , du sable dans le fond et quelques grosses pierres;

l'eau bouillonne à certains endroits et l'endroit est paradisiaque.

Puis nous passons encore une journée à rouler vers le Nord

beaucoup de brulis le long des routes

 pour arriver bien fatigués à la tombée de la nuit, soit 17h45, à Mpulungu, un village de pêcheurs au bord du lac Tanganyka.
Nous nous installons au Nkupi lodge,

 nous sommes les seuls clients; le camping est installé dans un verger de manguier, ce qui est un délice permanent.

Nous partons nous renseigner pour un séjour au bord du lac;
de nombreux lodges luxueux (200 à 400$/personne) que l'on peut atteindre par bateau.
Un seul lodge serait accessible par une piste mais tellement mauvaise qu'elle nécessite un 4x4 surélévé...autant dire pas au goût de Tatouche.
Comme nous devrions trouver l'équivalent au Malawi, nous changeons nos plans de séjourner ici.
(Une toute nouvelle route goudronnée relie le lac Tanganyka côté zambien jusqu'au Malawi...)

Ensuite repas au Great Lake restaurant où nous dégustons chacun une délicieuse brême accompagnée du N'shima, pâte de manioc.



L'après-midi, opération:  réparation de fuite sur le radiateur.

le radiateur est démonté, soudé et remonté aussitôt.

Pendant ce temps, Colette fait des emplettes...


Les travaux locaux (artisans) et la vie locale est relativement bon marché mais tout ce qui s'adresse aux touristes est exagéré et surévalué, ce qui fait de la Zambie un pays cher s'adressant surtout au touristes fortunés même si les prestations ne sont pas très luxueuses.

Promenade au marché aux poissons.

vendeuse de Kapenta, petit poisson séché et mangé tel quel

Kapenta

l'incontournable pompe du village

Demain nous prenons la route pour le Malawi

Zambie 1: Kazungula à Livingstone

Nous passons nos derniers 3 jours à Kasane, à réviser Tatouche, 
(sueurs froides rien que d'y penser: plus d'huile dans la boîte de transfert du système 4x4 Dangel !)

un monument célèbre les 50 ans d'indépendance du Botswana

une soirée avec Mario et Monique au restaurant Mowana qui possède un superbe baobab dans le patio

La route pour arriver au restaurant Mowana  croise un corridor de passages d'animaux








Mario conduisait de nuit, mais Colette aperçoit juste à temps une éléphante et son petit qui se préparent à traverser la route.
elle l'a vu à temps et prévient Mario de freiner...ouf! (il venait de droite!)

Nous rendons visite à Julie et Vincent, un couple de français installés depuis 1 an au Botswana.

Ils ont ouvert un petite société  familiale  de location 4x4, bien sympathique et les louent aux touristes en recherche de véhicules pour visiter la région;  ils ont des 4x4 avec tente sur le toit; une adresse fiable pour ceux qui veulent venir ici. ( http://tawanaselfdrive.com/ )

 Leur chat Jack étant  diabétique et le veto le plus proche étant  à Maun (400km d'ici!!)  je leur explique comment doser la glycémie et adapter le dosage d'insuline. En retour, ils nous tuyautent sur les beaux coins à visiter.

 Nous profitons une dernière fois de la piscine du Chobe Safari Lodge, bien agréable avec la température torride qui  règne en ce moment.

Aux aurores nous sommes réveillés par la présence d'un gros mâle babouin qui cherche sur le toit de Tatouche à trouver quelque chose à manger.

Je sors, a 1/2 réveillé et le chasse à coups de pierre, mais je me rends compte qu'il lui suffirait de faire face pour que j'en mène pas large...je me rassure en saisissant le transat de Colette comme rempart si par hasard il lisait dans mes pensées... 
Ensuite, c'est à une famille phacochères de nous tenir compagnie au petit déjeuner et recevoir épluchures du Miam ô fruits.

Nous partons faire nos adieux à Monique et Mario qui ont si gentiment gardé Tatouche pendant nos vacances en Europe

Sachant qu'on passera sans doute par le Zimbabwe, 
Monique nous donne le nom de son oncle qui est vice-président du pays...(ça peut servir si je survole par erreur le palais présidentiel comme au Bénin !)

Monique

et Mario

 












dernier ravitaillement d'eau au Choppies de Kazungula

et nous partons vers la frontière

 Kazungula est d'après Julie et Vincent une des frontières les moins faciles du continent. 

Ils nous ont donné un plan à suivre comme le jeu de l'oie

(bien pratique si on ne veut pas rater une seule case dans cette épreuve)

Des centaines de camion et poids lourds avec remorques sont stationnés sur les bas-côtés en attendant de passer la frontière ; au minimum ils mettent 5 jours.


Et Julie et Vincent se plaignent d'eux car la nuit, les éléphants tentent de prélever des aliments sur les remorques et la seule possibilité qu'ont les chauffeurs pour limiter les prélèvements est de klaxonner comme des malades, ce qui réveille nos amis qui habitent à 300m de là.

Nous passons facilement l'immigration côté Botswana: tampon de sortie et tampon dans le Carnet de  Passage en Douanes de Tatouche, (son dernier car ce carnet n'est valable qu'un an et comme il arrive à expiration nous en avons refait un autre en France)

au chrono:  15'

 puis nous embarquons sur une sorte de barque pour passer le Zambèze.

La consigne à bord est de rester  dans Tatouche,  laisser les 2 fenêtres ouvertes et la ceinture défaite car si la barque se retourne il faut pouvoir nager jusqu'à la berge peuplée de crocodiles !!!

Du côté Zambien cela se corse:

dans l'ordre: 
-d'abord laisser le véhicule sur le parking, 
-puis le visa (50$/personne) 
-le cachet d'entrée de Tatouche dans le nouveau CPD, 
-puis la taxe carbone, puis la taxe du "council"  (ou levi), 
-puis la taxe de roulage, 
-enfin une assurance ... Cerise sur le gâteau dans le bureau de l'assureur  nous avons droit à une sérénade...

Passage de frontière assez cher... ( total de 200€ quand même !)

Nous prenons la route vers Livingstone sous une chaleur torride qui nous permet de battre notre record de chaleur a l'intérieur de Tatouche : 45,8°C !

Le voyage en Zambie commence.

Arrivée à Livingstone,

 repas au Basket Ocean, super Resto avec fruits de mer (surgelés) sur une terrasse rafraîchie par des filets d'eau qui ruissellent du toit puis nous achetons 2 cartes Sim afin de bénéficier d'Internet .

On a mis Tatouche en double file... un  policier motard s'arrête, 
 nous montre l'asphalte où l'on devine une couleur de macadam plus claire par endroit...ce fut dans sa folle jeunesse l'emplacement d'un passage clouté ...dont il ne reste plus que le souvenir.

vous le voyez le passage clouté ?

 Le flic nous somme de le suivre au poste...

Voilà 2 heures que nous sommes dans le pays et nous faisons déjà sans tarder notre première expérience de commissariat

On s'est donné le mot: nous ne parlerons que français !!!

Et de fait les discussions sont vite au point mort; le policier en rigole même; on l'entend dire à son supérieur  en anglais 
-"qu'est ce qu'ont fait ?"

Finalement il nous donne son mail, son téléphone et nous sommes libres ...

et Tatouche meugle en partant :-)))

Nous partons dormir au Maramba lodge, situé au bord de la rivière Maramba (qui se jette dans le Zambèze).

 Des panneaux à l'hotel informent qu'une Armée de moustiques s'abat tous les soirs sur le site... 
et on confirme...
Colette lit son bouquin, la raquette électrique à la main mais dès la nuit tombée, même pas possible de tenir. 















Le seul endroit un peu à l'abri c'est Tatouche où il ne fait que 39°C . Par curiosité Colette met le thermomètre à l'intérieur du frigo: 28°C. ! et dépose son tablier jusqu'à ce qu'on retrouve des températures acceptables.

Autant dire que le repas de légumes-viande qui reste profitera aux singes.

Ensuite nous sommes allés manger un spaghetti au Resto du lodge, 

 à 15 mètres de 3 énormes hippopotames  qui s'empiffraient dans le marais en contrebas de la terrasse.

La nuit est chaude mais comme nous avons l'électricité, nous avons installé un ventilateur qui nous rafraîchit toute la nuit et ça change vachement notre confort déjà réduit.

Le matin, après le yoga et le Miam aux fruits, nous assistons à la descente d'une colonie de macaques sur le camping; ils inspectent toutes les poubelles alors comme de toutes façons ils auront vite fait de trouver nos épluchures (poires,papaye,prunes) autant les leur donner d'emblée.

 Un festin !

Bernard profite de la matinée pour faire tourner les 2 paramoteurs silencieux depuis 4mois.
 Leur ronronnement le remplit de joie.
 

 Puis opération remonter le top 80 sur le toit de Tatouche.

Nous retournons manger au  "Ocean Basket" , histoire de bien manger et récupérer le chapeau d'Indiana Jones oublié la veille par Bernard.

Nous cherchons l'après-midi un endroit pour décoller. Le seul que nous trouvons appartient à un retraité zambien qui nous explique que Bernard risque d'être poursuivi pour non respect des réglementations aériennes zambiennes...bref un coup dans l'eau.

Nous changeons de camping: le "Zambèze waterfront"  qui comme son nom l'indique est face au Zambèze.

Souper sur la terrasse du restaurant avec 2 mojitos  et des fumerolles anti-moustiques pour éloigner les valeureux combattants.

19 juillet, debout à 6h30; Colette reçoit enfin son cadeau d'anniversaire pour le 16 juin dernier:
un survol des chutes Victoria en Ulm.
Nous rejoignons Batoka Sky, une société d'aviation habilitée à survoler les chutes .
A peine arrivée, elle tombe sur l'organigramme des pilotes...et jette son dévolu sur un jeune et beau pilote allemand au teint hâlé...
elle aura juste le côté bronzé: à côté de l'Ulm, celui qu'on avait pris pour un aide pour déplacer l'Ulm est Pascal, un zambien, noir, ex pilote de chasse de l'armée.

Le temps de l'équiper du casque et elle décolle

 Les passagers n'ont le droit d'emporter aucun appareil (photo ou vidéo), mais une gopro est fixée sur l'aile et le film est disponible pour 20$

Dès que Colette est posée, Bernard embarque (il a abandonné l'idée de voler en sauvage) pour éviter de se faire confisquer son matériel.
Il y a très peu d'eau dans les chutes, comparativement à ce qu'elles étaient en avril.
Le vol permet de visualiser à merveille l'énorme gorge longue de 1,7km.


Lors de ce vol Colette a la chance d'apercevoir 9 éléphants nageant vers l'île.

Ensuite nous partons visiter les chutes à pied.

De fait, peu d'eau mais une vision des gorges fabuleuse.






A 16h nous nous offrons un plongeon dans le confort colonial des années 1900:



une sortie à bord du train à vapeur jusqu'au pont de Livingstone


 suivi d'un repas concocté par un chef cuisinier à bord du wagon restaurant luxueux du train;

l'occasion de vivre l'ambiance très british des voyageurs de l'époque victorienne qui partaient du Cap jusqu'au chutes Victoria; ce même train train était censé rejoindre la Caire (Egypte) mais le projet n'a jamais abouti.

Repas très romantique dans une atmosphère du siècle dernier...

Vive les contrastes