lundi 29 février 2016

Namibie 3: de Keetmanshoop au Kalahari

A Keetmanshoop nous passons 2 jours, histoire de faire le blog pour lequel nous commençons à avoir plein de photos.

Départ vers le Quiver Tree Forest, un campement à 15km plus au nord, tenu par un "blanc",
ancien compétiteur hippique, adorant les animaux, ayant une dizaine de chiens, des chats, des vaches, et 4 cheetahs...
Il faisait de l'Ulm mais après 2 accidents (le premier du à une rafale, le second une panne moteur)
 ayant occasionné des fractures de colonne, il a arrêté sa passion.

En bordure du camping s'étant une forêt de Kookelboom (Quiver Tree ou arbre carquois),
 nous visitons la forêt, enthousiasmés par ces arbres fort élégants, au tronc jaune.



la base des racines s'est adaptée au relief

une des entrées d'un nid de tisserands


 



















Petit vol ...













 Puis à 17h nous assistons au repas des cheetas.



Il possède 2 femelles et 2 mâles sur un terrain de 2 fois 20 ha clôturés 
(gardés séparément car la loi interdit de les reproduire)

Le guépard est le seul animal qui accepte des interférences quand il mange...

Les fermiers qui possèdent de gros élevages les redoutent et les éliminent sans hésiter car, 
(comme l'être humain), ils tuent plus qu'ils ne peuvent manger !
L'an dernier, un guépard a tué en une nuit 130 moutons !

Nous continuons jusqu'au "Giant’s Playground" , un étrange jardin de pierres naturelles empilées à perte de vue;
 

 




























suite à l'érosion des sédiments autour des blocs, ils se retrouvent empilés comme des Légos...

explication de cette formation

 
 



 Plus à l'est, visite du Mesosaurus fossil, 
 

un endroit où l'on retrouve des fossiles de ce petit reptile de 40cm ressemblant à un petit crocodile et ayant vécu il y a 260 millions d'années.


 

Retour sur Keetmanshoop et départ vers le Nord.

À 80km, nous obliquons vers le volcan Brukkaros, 

un volcan éteint (1550m) qui domine la plaine désertique. 

L'endroit est sauvage et nous sommes seuls (avec Tatouche)

Au loin, un orage 

qui strie le ciel d'éclairs, le tonnerre se rapproche et nous nous réfugions dans Tatouche.



pas franchement à l'aise...!!



À l'anémomètre, le vent souffle déjà à 105km/h d'ouest.

Tatouche est secouée comme un prunier.

Comme le vent arrive de travers, on craint de se retourner et on l'oriente face au vent.





 La pluie frappe en rafales et le vent continue à forcir. 



 La foudre tombe à 200m; subitement une énorme bourrasque ébranle Tatouche (3,5 tonnes), heureusement maintenant face au vent.
 Le vent se calme subitement...; on doit être au centre (œil) du cyclone. 
Puis le vent reprend mais est de direction opposée. 

 il "drache" (= Il pleut des seaux)  puis la tornade s'éloigne et tout retrouve son calme.

Nous n'avions jamais vécu une telle expérience.

Le matin, pas un brin de vent, comme si la tornade avait épuisé toutes les forces de la nature.
Au loin, une troupe de babouins arpente les flancs du volcan.
On s'installe avec l'idée de décoller et survoler le cratère.

Et nous réalisons un superbe vol sur un paysage désolé à l'infini.


le cratère

Atterrissage, Miam aux fruits, suivi d'une douche extérieure  (tout nus...on est seuls au monde!)
Et on repart vers Mariental 150km plus au nord.








À 15km de Mariental, nous visitons le lac artificiel (Hardap Dam) et son barrage qui permet à la région d'avoir une grosse activité d'agriculture. 

Mais une fois de plus, ce qui est public devient vite décrépi et part vite à l'abandon.

Nous repartons illico vers le Kalahari Farmhouse, appartenant à la chaîne d'hôtels privés 
Gondwana-Collection  (dont le Roadhouse au Fish River Canyon que nous avions adoré)

L'ambiance y est agréable comme prévu.

On y reste 3 nuits, nous reposons, nettoyons Tatouche qui a accumulé beaucoup de poussière depuis une semaine (de gravel road)

Nous y expérimentons aussi  notre premier pneu crevé !

Comme il n'y a aucun réparateur dans le bled, Bernard sort son nécessaire de réparation et place une mèche dans le pneu et le remonte.

Dans le bled, aucun magasin et pas de réapprovisionnent possible.


 Un repas en amoureux échangé pour des photos.


 Nous avions écrit par ailleurs à la direction générale de cette chaîne de lodges pour proposer des photos aériennes ... et... surprise...!!!
... nous recevons une réponse du manager qui insiste pour que nous réalisions des photos aériennes de leur hôtel qui est en rénovation à 30 km d'ici, le Kalahari Anib.

Nous partons donc vers le Anib lodge après le repas;
 le lodge est en rénovation et doit être prêt pour le 1er avril (des touristes ont déjà réservés) 
 mais on comprend mal comment ils vont pouvoir être accueillis !

Le vent est trop capricieux dans l'après-midi (il change de direction en permanence et de force) 
 on remet au lendemain la séance photos aériennes. 

 




Comme le troc contre un repas est impossible 
(vu l'état du futur restaurant),

 on échange contre un tour en 4x4 dans la réserve. 







 Nous embarquons dans un Toyota avec un couple d'allemands et notre guide Raymond.



un pluviomètre (dans le fond, un peu d'huile qui, plus légère, va rester au-dessus de l'eau pour empêcher son évaporation

un acacia avec une branche cassée par le poids du nid de tisserand (quand il pleut le poids du nid augmente jusqu'à 1 tonne)

une famille autruche

un écureuil
un mâle Kuddu, de face,
et son profil gauche...


L'incontournable apéritif au coucher du soleil





En rentrant nous avons de la chance d'observer des Protèles, (ou loup fouisseur) appartenant à la famille des hyènes et pesant une dizaine de Kg;
 ils vivent en terriers et se nourrissent exclusivement de termites.


 Au petit matin, le vent est déjà fort; Bernard décolle et prend les photos du chantier


 puis nous retournons donner les photos au lodge Kalahari farm qui les attend avec impatience.

Nous mettons aussi le blog à jour.


Nous repartons demain sur Rehoboth et nous rapprochons doucement de Windhoek.

lundi 22 février 2016

Afrique du Sud 9: de Upington à Keetmanshoop

Nous quittons Upington, direction les chutes d'Augrabies à 100km.
des travailleurs agricoles qui font les vendanges pour faire sécher les raisins, accueil chaleureux !



La chaleur est torride, d'autant que nous roulons aux heures les plus chaudes (15h à 17h)


On s'installe dans le camping du Parc National, à 200m des chutes.














Le débit des chutes est petit en ce moment car il n'a pas plu depuis longtemps.




















les passerelles à fleur d'eau








mais les photos d'archives montrent que certaines années
ce fut gigantesque






2 passerelles ont même été emportées


Ces passerelles en bois permettent d'accéder à plusieurs points de vue le long des chutes, mais la chaleur est étouffante (faut dire qu'on est les seuls à les visiter à midi !)


le "quiver tree"











Dans le parc, de nombreux arbres "carquois",
(Quiver tree)
qui tiennent ce nom car les bushman utilisent leur écorce pour faire des carquois pour leurs flèches.


















Après-midi piscine (le parc en possède 2)

les oiseaux ont si chauds qu'ils respirent bec ouvert
On sort du parc pour chercher un endroit pour décoller et survoler les chutes mais les incidents s'accumulent:
 pas un bon terrain de décollage,  pas de vent,  panne d'arrivée d'essence (tuyau fendu),
bref, on se ravise et on rentre au parc, décidé à voler le lendemain matin.
on se console au restaurant du parc qui est délicieux, et nous lui faisons honneur.
En sortant nous allons encore admirer les chutes qui sont éclairées la nuit;
c'est magique, on assiste à une vraie bataille aérienne:
les chauves-souris (éclairées par les spots) attaquent en piqué les papillons  pour les manger tout crus
le spectacle est grandiose.

     les lignes blanches correspondent au tracé des insectes et au fond c'est le fleuve qui coule la nuit





 Le matin, lever à 6h, on s'éloigne du camping; il n'y a toujours pas de vent mais tout se présente mieux: décollage











et survol des chutes; le ravin s'étend sur des km




Matin à l’aube, départ vers le lac Grappa: c’est un petit coin de verdure:
une grande pelouse, un restaurant, des emplacements de camping au bord
d’un lac rectangulaire (800m de long sur 50m de large) 


 
C’est en fait un centre d’apprentissage et d’entraînement du ski nautique (slalom et saut)
le fils du patron a d’ailleurs été champion d’Afrique du Sud et  s’est même classé une année 4ème au championnat du monde.


On décide de rester une journée pour lézarder, laver des vêtements, buller, bricoler…

 




Bernard propose des photos aériennes mais un copain du patron est passé avec un drône il y a 2 semaines…





mais pour le fun, il décolle et filme le fils qui fait son slalom en monoski;






















(cela nous vaudra quand même la nuit de camping gracieusement offerte)








le lendemain matin on décide de rejoindre la fraîcheur de l’Atlantique, 
Port Nolloth, à 450km à l’ouest.

Rouler tôt le matin est vraiment une bonne idée quand on veut faire des kilomètres.
Arrivée au camping municipal de Port Nolloth, au bord de la mer.


Cette ville côtière est connue pour ses alluvions diamantifères; 

de Beers, n°1 mondial des diamants


des bateaux aspirent les graviers au fond de l’eau avec des gros tuyaux, trient les diamants et rejettent les déchets; de nombreux diamants ont été ainsi découverts.
 



Nous visitons le musée de Port Nolloth 
 















en compagnie du conservateur qui est une vraie mine de renseignements et d’anecdotes.

Il a travaillé ici comme plongeur de diamants; 
il a le nez complètement déformé (en dégageant une chaîne coincée sur une hélice, il a eu le nez broyé quand l’hélice s’est sentie mieux)


 





 


il nous explique notamment qu’au début de la colonisation anglaise, les anglais délivraient des permis de chasse…un peu spéciaux:
autorisation pour tuer:

-50 springboks
-25 chacals
-1 hippopotame
-1 léopard
-1 Bushman !!



















Le village a d’abord servi de port de transit pour expédier le cuivre extrait de la région  de Springbok à 150km dans les terres) par bateau vers l’Europe;
le cuivre était acheminé par wagons tiré par des mules (avec des relais et des mules fraîches tous les 15km) sur les 100 premiers km puis comme ça descendait jusqu’à la mer, on laissait descendre les wagons jusqu’à la mer par simple gravité.

Par la suite la région a été exploitée pour les diamants. Mais la moitié des diamants trouvés disparaissaient par enchantement et étaient vendus au marché noir; 
pour les sortir sans se faire pincer, les femmes dissimulaient les diamants dans leurs bigoudis et allaient chez le coiffeur.
Pour démanteler le réseau, les autorités ont installé une caméra dans le casque à permanente et se sont rendues compte que c’étaient les femmes des directeurs ou agents de sécurité qui dérobaient une partie de la production…
la pièce à conviction

Notre guide a lui-même trouvé un jour un  gros diamant  de 6 carats qui a disparu le même jour…avec sa petite amie…(non, il paraît qu’elles sont pas toutes vénales !)

une visite très originale avec quelqu’un de passionné.


Nous profitons pleinement des températures délicieuses: il fait chaud par le soleil mais le vent est délicieusement frais;
baignades, bronzing, lecture.
Deux jours sur place à retrouver une homéothermie correcte !

On se plaît bien et nous prolongeons d’un jour

 








petit vol sur le village avec le scénario habituel (photo, troc au resto)







d'en haut...












d'en bas, à table


















repas de Saint Valentin...offert  (quand on aime...on ne compte pas !)
La dernière nuit est également  échangée contre la photo du camping municipal;
 l’employée trouve les clichés chouettes mais la décision ne peut être prise que par l’administration… alors elle accepte le troc pour elle-même et s’arrangera avec ses supérieurs;
et si c’est refusé…elle nous offre la nuit (8 euros).



Nous repartons vers la frontière Namibienne à 150km de là.



Le passage de la frontière se fait facilement et nous recevons 3 mois de visa pour la Namibie (même si on y a déjà passé 1 mois en octobre)
Petit moment délicat quand le douanier namibien nous demande si nous ne transportons pas d’alcool ?
-(sous-entendu)...à part les  36 bouteilles de vin troquées... « non, monsieur l’agent, pas d’alcool… »

Nous retournons au camping Amanzi le long du fleuve Oranje, ce petit havre de paix, avec des grands emplacements de pelouse sous les arbres; au petit matin, les chants des oiseaux sont cristallins.


Journée de rêve: petit café, yoga dans une ambiance de chants grégoriens, petit jogging, Miam ô fruits, et lecture.



  Nous prenons une  route qui longe le fleuve Oranje, avec des vignes qui bénéficient de l'eau gratuite
















La route oblique vers le nord





pour rejoindre le  Fish River Canyon à Ai-Ais,
hameau connu pour ses sources chaudes riches en chlorure, fluorure et soufre, aux vertus reconnues pour les rhumatismes et la peau.












L'endroit est encaissé avec une oasis de verdure.

Tatouche est à 10m de la piscine


L'eau qui sort ici est à 65 degrés; impossible de laisser la main sans se brûler.


Une immense piscine extérieure de 25metres est alimentée en eau et affiche 40 degrés.










C'est un vrai délice de s'y tremper, et se laisser sécher à la brise qui baigne le bas du canyon.

C'est bien la première fois de sa vie que Bernard rentre avec autant de plaisir dans l'eau ...

On reste d'ailleurs trois jours et les traditionnels bains de minuit 






Nous fêtons au champagne notre premier anniversaire de vie commune;

 cela fait en effet exactement 1 an que Colette est venue en Bolivie et que notre vie est devenue commune.

Un an sans une seule dispute ou engueulade...
("cela me change de Catherine...!" dit Bernard)


















Étant au sud du canyon de la rivière Fish, nous reprenons la route vers le nord du canyon, 80 km plus au nord.















Quand il ne fait pas trop chaud, les randonneurs font en 5jours cette randonnée au fond du canyon mais suite au décès d'un touriste lors des grandes chaleurs, le trek ne se fait plus en conditions extrêmes.









Nous découvrons les superbes  points de vue de Hobas...

Photo panoramique (faites glisser vers la droite)



Le vent est malheureusement en rafales, avec des pointes à 40km/h, donc pas de vol possible.










On déjeune dans cet endroit superbe et passons l'après-midi pour guetter une "fenêtre météo"





panorama



Le parc ferme à 19h et rejoignons le camping Roadhouse à 18km.


comme dans les calendriers américains...

Un endroit original avec ses carcasses de vieilles voitures disséminées.

une ambulance Mercedes au milieu des tables

et Colette revient des toilettes pour femmes, enchantée...



 

Le restaurant y est délicieux, on voit vraiment la différence entre les établissements publics et privés!!

 





Colette m'avait parlé le matin même d'un dessert qu'elle adorait...

...et le soir même elle est en prise avec lui:
une omelette norvégienne






Au petit matin,

nous repassons dans le parc afin de tenter de voler.







Le vent est déjà assez soutenu (20-25km/h) et il va même en forcissant.









Même si pour la lumière il aurait mieux fallu attendre que les rayons illuminent le fond du canyon, Bernard décolle au bord du canyon tant qu'il pense que c'est faisable.
Le vent forcit quand il est en l'air mais il arrive tout de même a faire un joli vol de 20 minutes.

le viewpoint principal
malheureusement le fond du canyon est dans l'ombre
 














Le temps de se poser,











 et de plier ,







nous retournons au camping, se laver, petit déjeuner
(car nous n'avons plus de fruits pour notre "miam")

Nous repartons vers Keetmantshoop par une piste de graviers de 130km.

à bientôt...