samedi 30 mars 2019

Thaïlande 6, Paï, Chang Mai, le Nord de la Thaïlande




Paï a beaucoup de charme, située en bordure de rivière, avec beaucoup de backpackers, de touristes jeunes en vacances, louant des scooters et sillonnant la région.


" c'est bien vrai..."

Nous louons également un scooter et partons faire la visite des environs:

Petite Parenthèse: conduire un scooter en Thaïlande se fait des plus facilement 
mais la plupart du temps, les touristes le font de façon 100% illégale:
 La Thaïlande détient le record du monde des accidents de scooter et 3/4 des accidents mortels concernent des 2 roues...

en effet le permis moto (A) international est obligatoire
 (alors qu'en France on peut conduire une 125cc avec un permis A1)
avec comme conséquence une assurance (quand elle existe) qui  ne couvre rien et des familles obligées d'acquitter des sommes astronomiques pour payer les soins ou opérations de leur proche accidenté...!
d'autre part  le conducteur peut faire l’objet de poursuites judiciaires et est passible d’emprisonnement s’il n’est pas en mesure de dédommager le loueur et la/les victime(s) de l’accident....! 
Des cagnottes sont souvent lancées sur internet pour réunir les sommes faramineuses.

Donc prudence...nous ne louerons que lorsque la circulation est fluide et calme 
mais pas dans de grandes villes (Chiang Maï par exemple)

(Nous avons assisté à un accident mortel sur la route: une jeune femme tuée sur le coup.)


Nous partons visiter tout d'abord le canyon de Paî, où la roche d'apparence noirâtre tranche avec le sable jaune des sentiers fréquentés.




 L'endroit offre des à-pics impressionnants





 et n'étant pas sécurisé, des accidents (chutes) ont déjà eu lieu...

Ensuite nous rejoignons le "Land Split",



 une crevasse de plusieurs mètres créée par des tremblements de terre successifs
 (2008, 2009, 2011).




Le proprio du terrain nous fait goûter son jus de roselle, 

aux propriétés anti-oxydantes (ce jus d'hibiscus est connu au Sénégal comme Bissap)
un délice !
Nous continuons jusqu'au pont de bambou.



 Il traverse des rizières sur une distance de 800 m 


pour rejoindre le temple du village à une extrémité
 
il est posé sur des plots en béton, avec des armatures métalliques 
recouvertes de bandes de bambou entrelacées en guise de plancher.

Nous visitons également à Paï un petit temple joliment décoré






Le soir, les ruelles du centre de Paï deviennent quasi piétonnes
 et l'ambiance est relax-détente. 

avec une température des plus clémentes

On s'y sent en vacances.



Nous reprenons la route vers Chiang Maï, route bien sinueuse avec des gradients
  montées-descentes assez marqués, mais Tatouche s'en sort à merveille.

Arrêt café ...et nous rencontrons en bord de route Gérard, un motard Parisien,
 baroudeur de planète, avec lequel nous échangeons nos tuyaux.



Il repart demain sur Paris et doit rendre sa moto de location (250cc) 
à Chiang Maï le jour même.

Nous le retrouvons plus loin, lorsque nous visitons un parc naturel avec geyser et sources chaudes.
les locaux viennent ici ..."se faire cuire un oeuf..." dans des petits paniers

pas de projection en hauteur (comme en Islande), mais un bouillonnement régulier

l'eau affiche 40°C...difficile d'y entrer...

Arrivés à Chiang Maï, nous nous installons au Villa See Pan Seua, 
situé 7km au nord du centre, en bord de rivière.
Tatouche est stationnée à l'abri et nous réservons 3 nuits d'affilée.

L'hôtel est un peu décentré, ce qui nous arrange bien car Chiang Maï possède un taux de pollution record...l'I.Q.A. Indice Qualité de l'Air qui oscille entre 150 et 400; 
Paris est autour de 80 
Bangkok 110-400



Faut dire que l'air est particulièrement pollué à cause des feux que les agriculteurs allument dans le pays juste avant la saison des pluies, pour fertiliser les terres.

Le nord de la Thaïlande interdit de plus en plus cette pratique
 (amendes et emprisonnements à la clé),
 mais cette consigne n'est pas forcément respectée, et la Birmanie + Laos 
le pratiquent de façon intensive... 
la fumée ne respecte pas toujours les frontières (cf Tchernobyl)...!



Moralité: nous portons un masque N95,
 la norme conseillée pour filtrer les particules dans l'air.
et nous ne sommes pas seuls à se protéger...

Visite du Wat Pa Pao,


puis flâneries dans le centre de la ville...

L'après-midi nous passons visiter "Art in Paradise",



 une activité divertissante,
 où les effets spéciaux se mêlent à la réalité dans des mises en scène originales.





De nombreux effets d'optique et trompe-l'oeil...



Le soir, nous déambulons dans le marché de nuit, le plus réputé de la ville.
Nous y faisons quelques achats (dont une valise), y mangeons en observant les "ladyboys"
qui raccolent des clients pour leur spectacle de cabaret...


Le second jour, nous partons visiter une galerie d'art: Wattana, 
du nom du peintre qui l'a ouverte et y expose ses oeuvres.


Nous avons la chance d'être seuls et de voir apparaître le peintre en personne, 78 ans, sourire radieux, nous expliquant ses oeuvres et son parcours..
Wattana lorsqu'il tissait

Comme il a débuté comme tisseur, 
il a une patience d'ange pour le travail méticuleux de ses oeuvres.


Certains tableaux sont vraiment extraordinaires, 
ceux qui mettent en valeur la femme dans sa féminité essentielle...



Un régal pour les yeux.


Nous "flashons" complètement pour ce tableau... 

...mais le prix est au-dessus de ce que nous voudrions y consacrer.
Wattana est attachant et le "courant" entre nous circule à merveille;


 nous passons un moment d'une grande authenticité.

Nous sommes bien conscients que son travail représente 
une quantité de temps et de talent ...
qui justifie son prix.

Et le miracle nous tombe dessus......il accepte de nous céder son oeuvre à notre prix !!!!

Quelle joie car nous avons tous deux été séduits au premier coup d'oeil !
nous la mettrons en valeur pour s'en imprégner au quotidien.

Et nous partons aussitôt fêter notre acquisition dans un bon restaurant.

L'après-midi, Bernard part visiter le musée des insectes pendant que Colette
 repart faire quelque shopping en ville.

























Le musée des insectes est l'oeuvre d'un couple qui a étudié pendant 50 ans les insectes, avec une spécialité:
 l'étude des moustiques comme vecteur de la malaria.


Nous nous retrouvons en ville et revenons à l'hôtel dans l'après-midi
 pour y profiter du calme


Nous quittons Chiang Mai en direction du nord.
La conduite s’effectue avec nos masques haute protection

 car l’IQA est toujours au taquet...

Indice de Qualité de l’Air 8fois plus qu’à La Ciotat !


Nous arrivons à Thaton, au bord de la rivière Kok.


Une descente en bateau permettrait de rejoindre
 Thaton à Chiang Rai en 4 heures.


L'air est obscurci par la fumée




aussi nous ne prenons quasi plus de photo de paysage
car la vue ne porte qu’à quelques centaines de mètres.

Arrêt à midi dans un village de plantation de thé,
 avec des gradients de pentes tellement élevés que Tatouche souffre.


le monument aux martyrs chinois qui se sont réfugiés dans le Nord de la Thaïlande ;
ils ont débarrassé la Thaïlande du communisme

Le temps d’y manger et nous arrivons à la ville frontière de Maé Sai 

(à la frontière Birmane)


Vidange de Tatouche à côté d'un garage qui accepte de nous prêter
 une bassine pour récupérer l'huile 
mais surtout qui est à côté d'un accessoiriste-voiture
 possédant une gamme de filtres à huile, dont celui qui convient (à peu près !!! cf + bas ) à Tatouche.


On aperçoit le poste frontière en arrière plan 
  Promenade au marché de nuit qui jouxte le poste frontière.
un grand choix d'insectes...

Le lendemain nous partons vers l'est en longeant le Mékong, 

le 10ème plus long fleuve du monde (4.900km)  
il  prend son origine en Chine, délimite la frontière Birmanie/Laos, 
puis celle Thaïlande/Laos, Cambodge, Vietnam où il se jette dans la mer de Chine.


Premier arrêt à un temple peu connu qui abrite un Bouddha de plusieurs mètres,  
complètement fait en bambou tressé.



Second arrêt au Triangle d'Or, lieu de contact des 3 pays qui le constituent 
(Thaïlande, Birmanie, Laos) d'où le nom triangle;
cette région concentrait la production mondiale d'opium + son trafic
qui s'échangeait contre de l'or d'où le nom d'or 



 La vue doit être magnifique par ciel dégagé mais nous apercevons à peine l'autre côté du fleuve, tellement la fumée envahit le ciel.



ici, le trafic d'opium a longtemps prospéré.

Il existe 2 musées sur l'opium, distants de quelques km.

Le premier, la maison de l'opium à Chiang Saen.




C'est un petit musée, un peu désuet et vétuste qui trace les grandes lignes de l'utilisation de l'opium.



La fleur d'opium ressemble au coquelicot  et est utilisée comme plante ornementale;
les graines de pavot sont utilisées dans l'alimentation (comme les graines de nigelle)

Le petit musée traite de la culture de l'opium, de sa récolte, 
de son utilisation, de ses effets. 
la capsule est incisée et laisse sourdre un liquide qui contient les alcaloïdes recherchés
(opium, codéine,...)

Le laudanum (teinture alcoolique d'opium) a longtemps été utilisée 
dans les diarrhées chroniques (effet constipant de la morphine)

L'héroïne est un dérivé synthétique de l'opium (traitement avec acétone).

Appréciation *** (3 étoiles)

Le second le Hall de l'opium ,



il a été créé à l'initiative de la Princesse Srinagarindra.
Elle s'est beaucoup investie pour remplacer la culture du pavot dans le nord de la Thaïlande et créer des productions alternatives pour les paysans locaux:

ce musée est beaucoup plus intéressant, interactif et ludique, 
avec une interface multimédia très instructive et agréable;

 il débute par un long tunnel obscur accompagné de musique psychédélique qui met dans l'ambiance quant aux effets de la drogue...



 il explique les 250 espèces de pavot (une seule espèce permet d'obtenir l'opium)




 il retrace l'histoire de l'opium depuis son origine, le trafic de l'opium produit en Inde et vendu aux chinois pour alimenter les fumeries d'opium, les guerres d'opium en Chine,
 la lutte organisée avec la conférence de 1909 
pour lutter efficacement contre les trafiquants ...



des chaussures dont le talon servait à dissimuler de l'opium
et le classique "teddy bear"

le plus gros producteur mondial actuel est l'Afghanistan


Appréciation ***** (5 étoiles)



Nous reprenons la route pour rejoindre Chiang Khong au bord du Mékong.
Pascal, le motard parisien rencontré dans le Sud, nous a conseillé un hôtel très accueillant, tenu par un couple sympathique: Daniel (américain) et May (thaïlandaise).

l'hôtel a ouvert il y a 6 mois et est d'un grand confort.
Nous décidons d'y rester 3 nuits pour y découvrir la région.


Le soir-même nous y faisons la rencontre d'un motard allemand de passage: Michael 
à gauche: David et May ; Michael à droite
Michael habite près de Stuttgart et se prend chaque année 4 semaines de vacances,
 seul, qu'il passe en moto, laissant sa femme et sa fille à la maison.
Il a loué une moto et est en route pour passer 10 jours au Laos.

Son job: il rachète des voitures d'occasion de luxe (Porsche, Ferrari, Mercedes, BMW) et les revend en Allemagne.
Il nous explique qu'il achète régulièrement des Porsche au Japon 
(même si elles sont d'occasion, sont toujours en excellent état !) 
et les rapatrie par container pour les vendre en Allemagne...(retour à la case départ)


Le lendemain, suivant les conseils prodigués par Daniel, May nous accompagne pour visiter la région et nous dépose à l'embarcadère de Chiang Khong.



Nous descendons pendant 40' le Mékong, passons sous le pont de l'amitié 
(qui relie la Thaïlande au Laos)
le Pont de l'Amitié

 et nous dépose à un temple où May nous a rejoint par la route.





à gauche: Naka, le dragon du Mékong, sensé hanter les fonds du fleuve


Petit café avec joli panorama sur le fleuve,



 puis musée sur l'ethnie Lue



L'ethnie Lue a une technique et des motifs de tissage très élaborés.


motifs symbolisant la naissance

motif symbolisant la mort




Vêtements traditionnels

May nous explique qu'il y a 9 ethnies dans les alentours,
 chacune avec ses costumes traditionnels;
 à l'école les enfants des différentes ethnies se retrouvent tous ensemble, 
le plus souvent avec des habits neutres. 
Par contre, tous les vendredis, chaque enfant doit venir à l'école
 avec son costume traditionnel  qui lui est propre.
de notre chambre, le Laos apparaît de l'autre côté du Mékong

Sur le parking de l'hôtel, Bernard change le filtre à gasoil et en profite pour vérifier le niveau d'huile : "Catastrophe..."  il reste 1 litre d'huile dans le moteur (quand il en faut 5)
Après vérification, le nouveau filtre à huile "made in Thaïland", acheté et placé, 
laisse fuir l'huile quand le moteur tourne...on aurait pu casser le moteur !!

Direction illico au garage le plus proche pour acheter 5 litres d'huile; 

par contre pas de filtre compatible...!

heureusement Bernard a gardé le vieux filtre (on sait jamais!) et comme il est donné pour 20.000km et qu'on en a fait 10.000, il repart pour un second service.


Jolie promenade en vélo à travers la campagne 





un gardien de temple 


jusqu'au Pont de l'Amitié.



Nous faisons nos adieux à May et David et repartons vers Chiang Rai.


Arrêt au musée Baan Dam, dédié à un artiste thaïlandais (décédé en 2014).


Thawan Duchanee

BaanDam signifie "maisons noires", et sur la propriété où résidait Thawan Duchanee, 
une vingtaine de maisons noires abritent ses oeuvres...



dans un esprit "gothique": 
des crânes d'animaux, des peaux de croco, cornes de buffles, peaux de serpents,...







amoncellement d'objets et de sculptures variés (le plus souvent en bois)
 sont exposés dans ces bâtiments noirs.


un rien macabre pour nous dans l'ensemble...







Nous rejoignons Chang Rai en fin de journée
 et prenons un guest-house près du Night Bazar.


Le matin, visite intéressante du musée tribal de la ville qui explique les coutumes et traditions des 9 ethnies différentes du Nord-Thaïlande (soit 950.000 personnes)
 toutes avec des vêtements typiques et des coutumes différentes
 (cultivateurs, pêcheurs, culture du pavot...)
(Photos interdites donc pas de souvenirs...!)

Nous visitons le temple Bleu de Chiang Rai



Colette a toujours beaucoup de succès pour des selfies avec des thaïs

 Ensuite crochet par Huai Mae Sai, un village situé à une quinzaine de km de Chiang Rai;  nous espérions y observer des villages typiques
 mais l'uniformisation gagne de plus en plus, même les campagnes; 
sur la route des champs de culture d'ananas
à perte  de vue

nous faisons un crochet par la chute d'eau de Huai Mae Sai.





Nous prenons ensuite la direction du White temple où nous arrivons vers 15h
mais exceptionnellement... (c’est bien notre chance!)
 "le temple fermera aujourd’hui à 15h à cause d’1 meeting !!!"

Nous reviendrons donc demain ...
et prenons la route vers le village de Ban Do Chang 

spécialisé dans la culture du café .

35 km de montagne mais de la montagne de folie, 
avec des pentes raides et longues...
Tatouche souffre...

on est obligé de s’arrêter à plusieurs reprises car ça chauffe Marcel !
Finalement, arrivés à 6km du village, Tatouche commence à toussoter...
et nous rebroussons chemin afin de soulager le moteur qui n’en peut plus.

Nous dormons près du White Temple.

Le matin visite du Temple Blanc.
Il est magnifique, tout blanc étincelant et majestueux.




Son histoire est atypique: 
ici se trouvait à la fin du 20ème siècle un temple décrépi 
qui avait besoin d'être rénové


un artiste thaïlandais de renom a proposé de le rénover avec ses fonds propres en l’honneur de son roi Rama 9 (décédé en 2006).


les travaux débutent en 1996.


des milliers de petits miroirs le rendent lumineux;
ici, on a peint tout...puis on gratte la peinture sèche sur les miroirs

Le tremblement de terre de 2014 le secoue. 
il subit des dégâts tels que l’artiste veut le démolir...
mais des experts affirment qu’il reste sain.

Il devrait être terminé en 2070 et comprendra 9 bâtiments.

La blancheur incarne la pureté du bouddhisme et les miroirs incrustés...l’illumination.


On atteint le temple en traversant un pont sous lequel des centaines de mains essaient de vous attraper : tous ceux qui n’ont pas résisté à la tentation...

Le pont enseigne que le chemin du bonheur consiste à éviter la tentation, la cupidité et le désir.

 Le temple blanc représente l’esprit.





on peut laisser son "empreinte" de notre passage sur un porte-bonheur

 et l'accrocher à un portique



Un autre bâtiment, doré, représente le corps; 
l’or symbolisant la façon dont les gens se concentrent sur la richesse.





Nous prenons ensuite la route vers le sud.
Arrêt à Phayao,





 situé au bord du lac du même nom, pour y manger,
 puis nous continuons vers Lampang.



Notre objectif est de progressivement nous rapprocher de Sakhon Nakhon pour y laisser Tatouche pendant les 6 mois que nous passerons en Provence.


Nous rentrons le 16 avril à Marseille et lorsque nous reviendrons en octobre, nous récupérerons Tatouche et continuerons-terminerons notre périple Asiatique:

Laos-Cambodge-Vietnam

Mais la suite fera l’objet d’un nouveau post.

À bientôt