Zambie 3 :de South Luangwa à l'Océan Indien

Nous arrivons au poste frontière Zambien vers 16h mais préférons dormir côté zambien et faire les formalités puis prendre la route le lendemain matin tôt.

 

Sur les marchés, 

on vend ces délicieuses chenilles séchées..

Nuit calme sous un manguier avec un militaire armé qui surveille le parking à 30 mètres.
Le matin, formalités pour sortir de Zambie;
Nous rencontrons un prêtre Burundais accompagné de 4 soeurs en route vers Beira.
Il est vraiment sympa, drôle, intelligent, et parle français (enseigné au Rwanda et Burundi)
Il a un frère ambassadeur à Genève, un médecin en Australie et lui se consacre à Dieu et aux gens.
Il a prévu de visiter le barrage de Cahora Bossa, barrage sur le Zambèze,  situé à 130km à l’ouest de Tete et qui fournit toute l’électricité au Mozambique + une partie qui est revendue à l’Afrique du Sud; c’est le 5ème plus gros barrage au monde.

Nous recroiserons Jean de Dieu plus au sud.

Dans la nuit une multitude d'insectes ailés se sont répandues partout et les gens s'activent pour les ramasser  partout

ils en font un met raffiné:
...petite cuisson, un peu de sel…et hop...à table !

nous entrons au Mozambique.

pleins de marchands de mangue tout au long des routes (c'est la pleine saison et on ne s'en prive pas  !)

L’essence est bien moins chère au Mozambique (60 centimes le litre de diesel) car ce pays est producteur de pétrole mais il n’y a pas de station service avant la ville de Tete (à 200km) aussi nous calculons notre réserve d’essence pour y arriver sans problèmes.

le charbon de bois (macala) est vendu tout le long des routes dans ces gros paquets

Arrivée à Tete, au bord du Zambèze vers midi; 

traversée du Zambèze sur le pont de Tete

nous mangeons dans un bon resto au bord de ce fleuve majestueux qui à cet endroit est large de plusieurs centaines de mètres.

Nous achetons des cartes SIM, un distributeur de billets, faisons le plein de diesel, quelques courses puis partons au camping situé au bord du fleuve.

Nous y rencontrons une moto BMW 650 GS, la même que nous !! 

avec un couple de danois: Camilla  25 ans et Andreas 31 ans 

Elle, est en 4ème année de médecine, lui ingénieur en informatique; ils sont partis chacun sur une moto BMW 650, la même que nous avions à La Ciotat.
ils sont donc partis du Danemark en direction du Cap !!!
Ils traversent:  Allemagne, Suisse, Albanie, Grèce; traversée en bateau jusqu’en Egypte, Soudan, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Malawi et actuellement Mozambique;
ils ont eu au Malawi un accident: Andreas roulait sur une route principale; un camion débouche d’une route secondaire; il s’arrête et comme le camion continue vers lui sans s'arrêter, il s’éjecte de la moto, s’écarte et le camion continue imperturbablement vers la moto, l’écrase et s’immobilise dessus…! 

 

 

Le chauffeur sort du camion et prend ses jambes à son cou pour disparaître dans la nature…

Ce qui s'annonce comme la fin de leur voyage…quelle déception !!

les formalités sont d’autant plus difficiles que ces pays sont décalés, tout y est complexe;
comment faire jouer l’assurance ?
La moto est irréparable.

 

Finalement ils décident de continuer sur une seule moto !! 

tous leurs bagages et deux passagers, soit 410kg.

Ils ont gardé le moral et vont continuer leur voyage vers le Cap, en passant par Maputo, 

(où les parents d’Andreas les rejoignent pour 15jours).

Nous prenons un petit verre de vin blanc au bord du Zambèze en admirant le coucher du soleil.

Brusquement, Bernard sursaute, se relève d’un bond et  se débat: un serpent vert d’1,2m vient de tomber de l’arbre sur sa tête et son épaule…mais il n’a pas mordu..!!! séquence frisson !!!

juste après l'épisode "serpent"...malgré tout plus de peur que de mal...

Camilla semble préoccupée de passer en moto, chargés comme des baudets, dans la zone de conflits, même en convoi militaire.

 Nous leur proposons, afin de les soulager, d’embarquer Camilla et tous les bagages dans Tatouche pour une partie de la descente vers Maputo;  ils acceptent notre proposition avec soulagement.

Le matin nous prenons la route à 6h de Tété, direction le sud avec notre nouvelle passagère,

 et notre nouveau "poisson pilote"

90km plus au sud nous atteignons la ville de Changara.

nous y retrouvons Jean de Dieu avec ses 4 protégées;

 

il a toujours son sourire et sa bonne humeur. Une belle rencontre;

nous buvons le thé en attendant le départ du convoi militaire:

Jean de dieu et Andreas

la région est en zone de conflits armés entre le gouvernement officiel et la Renamo,  le parti d’opposition ayant pris les armes.

Petite parenthèse politique explicative:
Le FMI a donné au Mozambique des sommes d’argent qui ont disparues dans les poches des dirigeants…comme souvent en Afrique;
des élections réalisées dans les différentes régions ont confirmé le gouvernement dans le sud mais le centre et le nord ont voté pour la Renamo (en présence d’observateurs internationaux); le scrutin des élections a été truqué par le gouvernement en place, avec regain de conflits au centre et au nord du pays. Les mesures de pression économiques mises en place par le FMI entraînent actuellement une crise dans le pays et le gouvernement met la faute sur la Renamo…

Nous ressentons le côté théatral de ce convoi;

 

Nous partons de Changala

 il est certain que nous croisons de-ci de-là des carcasses de voitures, des camions ou des autobus calcinés.

 

 mais la présence militaire dans le convoi n’est vraiment pas adaptée à assurer une quelconque protection:
le convoi de voitures et camions s’étend sur 3 km; 

une voiture blindée roule devant mais ne s’occupe absolument pas de savoir si on suit (sur 250km traversés)

Nous arrivons près de Chimoio mais c’est une ville sans intérêt sans camping sympa, aussi nous obliquons 20km vers l’ouest à Casa Msika, camping situé au bord d’un lac.

la piscine au bord du lac

Tatouche trône fièrement sur la pelouse face au lac; Camilla et Andreas plantent leur tente.

Le matin après le Miam,


départ vers Chimoio, et le parc de Gorongosa (et non Gorgonzola !).

Ce parc national a énormément souffert au moment de la guerre qui a secoué le Mozambique

 (de 1977 à 1992 avec 900.000 morts)
et sa population de gibier a surtout servi de garde-manger pour les belligérants; 

depuis, des américains sont en charge de réhabiliter le parc, mais les animaux restent craintifs et ne se laissent plus approcher (on les comprend); Il y a des  Waterbuck (50.000 têtes )

La route pour y arriver est franchement merdique et couverte de trous: une route « Gruyere »

 

 et nous sommes souvent obligés de freiner brutalement pour éviter de taper une roue dans un des nombreux cratères.

Nous croisons sur la route un petit gamin  d’une dizaine d’années, avec une pelle, qui rebouche les trous sur l’asphalte…quelle bonne idée…!

Andreas est obligé de laisser sa moto à l’entrée du parc et nous partons tous les 4 avec Tatouche jusqu’à Chitengo.

Piste ombragée dans le parc sur 20km pour arriver au campement-lodge

Le camping - lodge haut de gamme est très  agréable, ombragé, et le restaurant nous propose un super buffet.
Piscine pour digérer et à 16h nous embarquons pour un safari dans le parc avec un guide américain assez jeunot (une vingtaine d’années)
il  fait sa dernière visite guidée (le parc ferme dans quelques jours à cause de la saison des pluies)
il nous met en garde sur le fait que les éléphants peuvent être dangereux mais qu’il faut rester dans le véhicule

Enormément de Waterbuck dans le parc  de Gorongoza 

(la plus grosse concentration de waterbuck dans un parc)

un waterbuck

impala

Nous apercevons également un éléphant solitaire; on s’approche de lui et l’observons; 

le guide nous explique qu’il n’est pas dangereux, qu’il le sent franchement pacifique celui-là 

(«quand un éléphant présente son cul, c’est qu’il est en confiance ») 

et  pour nous le prouver, il quitte le volant pour descendre sur le côté en répétant  haut et fort comme dans le livre de la jungle 

« aies confianccccccce, crois en moooooooii !»

Subitement l’éléphant se retourne vers nous et se met à charger…

 

2 secondes qui durent une éternité…

puis s’arrête d’un coup !!

on n’aurait pas pu démarrer de toutes façons, le yankee était pas à sa place !!
S’il avait vraiment chargé, cela aurait été un vrai reportage Paris-Match !!!

le guide arrive également à planter le 4x4

un superbe coucher de soleil

A la tombée de la nuit, nous trouvons une lionne 

avec ses 3 lionceaux.

les lionceaux s'acharnent sur une tête de phacochère

Nous rentrons au camp, préparons une salade , mangeons avec Camilla et Andreas et partons nous coucher très tôt.

Le matin nous sortons du parc à 6 heures; Andreas récupère sa moto et partons plein sud.

Sur la route nous croisons à nouveau le gamin, armé de sa pelle qui inlassablement comble les trous sur la chaussée; 

 

 

on s’arrête et lui donnons un billet d’encouragement; 

il est enchanté 

et court vite à sa hutte montrer son butin à sa famille !

certains camions sont à la limite du chargement

vente de charbon sur la route

 Arrivés à Muxungwe, un autre convoi militaire nous attend;

 d’avantage de militaires dans celui-ci avec un voiture blindée-mitraillette à l’avant et 

une jeep avec des soldats à l’arrière.

Les militaires provoquent de la tension en nous  faisant bouger , en parlant fort et agressifs...

Nous parcourons 100km sur une route « Emmental » pour arriver à Save, où le convoi se termine;

nous obliquons vers l’océan, par une route «gruyère et rustines »

les trous ont été comblés

  c'est finalement plus agréable, et nous arrivons à Inhassoro, au bord de l’océan indien.

Un superbe camping au bord de plage, ombragé (arbres à cajou), 

 

la noix de cajou est chère...pourquoi ? un fruit contient une noix contenue dans une enveloppe qu'il faut casser puis torréfier; ici un fruit tombé de l'arbre contenant la noix brute

le camping est propre, (tenu par un sud-africain).

Nous sortons le champagne et les noix de cajou (on en trouve partout ici, très bon marché) 

 

et fêtons notre arrivée au bord de ce superbe océan indien en compagnie de Camilla et Andreas.

 

Dernier souper ensemble au resto voisin avec de délicieuses gambas géantes.

Le matin Andreas répare le pneu arrière de la moto qu’il a découvert à plat; 

Impressionnant ce qu'ils vont devoir embarquer sur leur moto:

90kg de bagages + 65kg Camilla + 65kg Andreas

la moto est chargée et prête à partir

nous partageons le dernier Miam, et faisons nos adieux à nos amis danois 

qui embarquent sur la moto chargée à « ras-la-gueule ».

 

Nous restons au camping, endroit idyllique de carte postale, seuls au camping, et contents de nous reposer de nos dernières péripéties…