dimanche 3 novembre 2019

Cambodge 2, de Siem Reap à Phnom Penh




Claudie et Nic partis, nous préparons notre valise, départ prévu le lendemain matin.

L’après-midi, pendant que Colette se refait une séance de massage au Frangipani Spa, Bernard loue un scooter et part visiter à 30km le musée des mines.
Aki Ra






Il est l’initiative d’Aki Ra, 

un cambodgien qui a été capturé (il n’avait pas 5ans) 
et dont les parents ont été tués par les khmers rouges .


A 10 ans, on lui donne un fusil et il devient un enfant soldat pour les khmers rouges.


Il est utilisé surtout pour placer des milliers de mines antipersonnel et devient familier avec leur utilisation. 






En 1987, il déserte les khmers rouges et se bat avec les vietnamiens 
pour libérer le cambodge. 

A la fin de la guerre civile, rongé de remords pour toutes ces mines qu’il a placées et qui mutilent ses compatriotes, il consacre tout son temps à déminer son pays.
Il parcourt les villages minés pour aider à débarrasser ceux-ci des mines enterrées, il recueille plus de 20 orphelins (parents tués par des mines) et avec l’aide de sa femme Hourt (décédée depuis) voue sa vie à cette cause.



Il a eu 3 enfants avec Hourt (dont une fille qu'ils appellent "Mine" !)

Il se fait connaître dans sa quête et reçoit l’aide de journalistes et d’anciens militaires; 
un détecteur de métal
et de l’argent pour créer un musée qui retrace l’histoire des mines dans son pays.

toutes sortes d'armes et munitions récupérées par Aki Ra sont exposées ici

Il emploie dans son musée toutes des victimes des bombes (guichet, guides,...)

Sont exposées ici des milliers de mines désamorcées par lui 
(il en a désamorcé plus de 50.000), 
des tableaux explicatifs sur leur fonctionnement, etc... 



Mais il en resterait plusieurs millions au Cambodge.

Voici quelques faits qui m’ont marqués au cours de cette visite:

-une mine explose quand on marche dessus (il faut 5kg de poids), 
ou selon le modèle lorsqu’on la déclenche (avec un fil tendu qui tire sur une goupille)

-les mines anti-chars sont plus grosses et il faut un poids de 500kg pour les déclencher.


-la majorité des mines actuelles sont au nord-ouest du Cambodge (frontière Thai) et ont été placées lors de la guerre civile qui a suivi la chute de Pol Pot.

-les mines restent actives des décennies
 (on en trouve encore en Europe qui remontent à la guerre 14-18).

-pendant la guerre du Vietnam , les américains ont bombardé massivement durant 10ans 
le Cambodge, dont la piste Ho Chi Minh qui reliait le nord Vietnam au sud en passant par le Laos et le Cambodge.
chaque point représente une mission de bombardement par des B52 !
Ces bombardements tuant 600.000 civils cambodgiens, eurent comme effet de renforcer la motivation des civils cambodgiens à s'opposer aux américains et rejoindre les khmers rouges, qui ont vu leurs effectifs gonfler à vue d'oeil ! 
Les américains font pas souvent dans la dentelle ...!

-afin d’emporter un Max de bombes, les B52 américains décollaient  avec un minimum de carburant (et se ravitaillaient en vol), histoire d'emporter un max de bombes
avec 300 à 900 vols de bombardement par jour...

pour donner un ordre de grandeur:  la quantité de bombes jetées par ces B52 dépasse en volume la totalité des bombes larguées par les Alliés pendant toute la seconde guerre mondiale !!!!


-ces bombardements étaient peu efficaces car les russes, qui interceptaient les communications radios américaines, renseignaient les combattants Viêt-cong des zones qui seraient bombardées, donc évacuées avant impact.
Les statistiques montrent qu’i fallait 300 bombes pour tuer un soldat Viêt-cong !


-le vieux Caltrap, ou clou à 4 pointes, était aussi utilisé dans la jungle



De retour sur Siem Reap nous passons notre dernière soirée au resto de l’hôtel Héritage.

Colette s'est tapé violemment (involontairemnt bien sûr) l'orteil sur le coin du frigo...
et son petit orteil semble cassé
traitement: immobilisation comme on peut...

Le lendemain matin, après avoir trouvé un car-wash pour Tatouche


c'est au cure-ongles que les employés nettoient le joint de la vitre arrière !

nous prenons la route de Battambang.


Nous croisons des contrôle de police ...mais ne sommes pas contrôlés; 
en effet, nous n’avons toujours pas trouvé de compagnie pour assurer Tatouche 
(malgré les 4 compagnies contactées) 
et nous n’avons pas non plus de permis de conduire cambodgien 
(le permis international n’étant pas reconnu ici !)


Les 60 derniers km de route sont en piste, car ils refont l’asphalte, 
et nous mangeons de la poussière.

Nous stationnons Tatouche devant notre guest-house en plein centre ville. 
Nous avons réservé une chambre par Agoda sans se rendre compte que la clim n'était pas incluse, et la nuit fut chaude, chaude (non ! non !  ...au sens propre !).

Le matin, visite du marché,




S'ensuit une séance de massage réalisée par des aveugles (on ne jure plus que par ça)

il faut reconnaître qu'un massage par un(e) aveugle prend une autre dimension;
ils ont vraiment un sens du toucher particulier.

 

 au hasard des rues, nous faisons une très belle rencontre: 
nous visitons Joseba, photographe humanitaire, et sa « human » galerie 


où sont exposées tous ses portraits.
 Il a visité 97 pays de par le monde, proche des pauvres, des sans-abris (pendant 14ans), des enfants.



Il est parti en vélo (vélo + bagages = 85kg) pendant 35.000km (Afrique,Asie) 



en photographiant des scènes de vie de tous les jours, s’occupant des plus défavorisés.


de nombreux articles de journaux ont été écrits sur lui

Il est ici au Cambodge depuis 4 ans et a créé cette galerie avec une cambodgienne 
(sa partenaire de projet),
 ils s’occupent de 5 enfants abandonnés, 

qu’il scolarise et protège des abus 
(certains parents cambodgiens louent leurs jeunes enfants comme objet sexuel).
une très belle personnalité, ce Joseba


Tous les bénéfices des ventes de ses photos sont reversés à ses causes bienfaitrices.
 Nous lui achetons quelques photos.

Allez visiter son site
https://www.josebaetxebarria.com/


A la sortie de la ville, nous visitons une vieille maison Cambodgienne datant de 1920.
Sur pilotis, avec des terrasses en bois. 


Ses propriétaires ont été décimés par les khmers rouges









les murs ont une composition assez originale



 Nous prenons ensuite la route vers la montagne Phnom Sampeou à 13km de Battambang. Cette colline de 150m de haut abrite des grottes 






de sinistre renommée puisque les khmers rouges ont tué 10.000 personnes 
(en les tuant à coups de bambou) 

des crânes retrouvés sur place sont exposés

et les jetant dans les grottes.
les corps étaient jetés par l'ouverture

Au sommet de la colline, un temple, et une vue englobante sur la vallée




mais l’attraction principale reste la présence dans ces grottes
 d'une colonie d'un million de chauve-souris.

Il y a 2 sorties principales, mais nous choisissons celle exposée à l’Ouest, au soleil couchant, beaucoup moins touristique (seulement une dizaine de touristes).

Lorsque nous arrivons, un camion est en train d’être chargé d’une centaine de sacs de guano 
 récupéré dans les grottes par des travailleurs en slip; 
c’est la fin de la journée 
et ils sont tous sous la douche pour enlever l’odeur aigre qu’ils dégagent.


Une fois par mois, les grottes sont ainsi nettoyées et le guano vendu comme engrais.


Bernard escalade la colline jusqu'à l'entrée des grottes (Colette, avec son orteil...non)
D'un seul coup, le départ est donné, 


regardez ce cordon ininterrompu qui traverse le ciel !!!

 Nous trouvons à 300m du site un guest-house accueillant.


Son proprio nous propose de nous donner l’électricité pour dormir dans Tatouche, 
mais le bungalow qu’il nous propose est si mignon que l’on décline son offre 
et nous nous installons pour la nuit dans sa petite hutte sur pilotis.



Le matin, nous reprenons la route vers Phnom Penh.

Arrêt à une attraction purement touristique: the Bamboo Train

la ligne de chemin de fer reliant Phnom Penh à Battambang ne reçoit que 2 trains par jour...
ce qui laisse la voie de chemin de fer libre le reste du temps !
elle était utilisée à une époque par les villageois avec des trains constitués de 2 essieux 

sur lesquels on déposait un plancher de bambou.

Si 2 équipages se croisaient, le moins chargé était déchargé, démonté et remonté aussitôt derrière ...mais maintenant ce n'est plus qu'un haut lieu de touristes:




La route vers Phnom Penh est éreintante car en bien mauvais état 
avec de nombreux travaux tout le long.

Nous faisons un petit détour sur une route cahotique...
qui mène à un village sur pilotis au bord du lac Tonle Sap 


puis rebroussons chemin



transport de cochons

 l’on arrive vers midi à Phnom Penh.


C’est une ville active et bruyante, 
et nous stationnons Tatouche dans le centre,
 juste devant l’hôtel .          


Première mission, s’occuper du permis de conduire ...
En effet, le Cambodge ne reconnaît pas notre Permis de Conduire international ! 
Seul le Cambodgien est valable !! 


quand on sait comment il est accordé...(no comment):

"Ne t'occupe pas du code de la route, utilise juste le klaxon !"

Le test du permis est effectué sur une piste privée gérée par le ministère des Travaux Publics et des Transports, il coute 28 dollars, tout le monde le réussit.

Mais, pour obtenir l’échange de son permis européen pour un permis cambodgien, il faut un certificat de résidence...ce que nous ne pouvons pas présenter.
 Donc on tourne en rond...
et nous risquons une amende par la police lors d’un simple contrôle.

Bernard part au Ministère pour trouver une solution.

 Après des explications dans 2 bureaux, on nous certifie qu’en cas de contrôle de Police
 il faut refuser de payer l’amende, et informer les policiers d'appeler le Ministère. 
Notre permis international serait valable car on ne fait que passer !

Bon, le permis c’est bien... mais la circulation ? comment ça se passe ?

Règle n°1:     il n’y en a pas 



-pas besoin de respecter les feux, les sens interdits, les règles de priorité...
 tout le monde passe...
La circulation est clairement inertielle
c’est à dire que tout le monde avance progressivement, et tout finit par passer...!



Le lendemain matin, nous partons visiter le Musée National.



On y trouve de nombreuses sculptures provenant du site d'Angkor
Colette adore les Nagas

y est exposée le guiness de la plus grande écharpe tissée au monde (1Km200)
1150 mètres de long sur 90cm de large, le travail de 22.315 personnes (entre 4 et 88ans)
tissée en 4 mois et 1/2




L’après-midi Bernard part seul visiter le Musée du génocide S21 « Tuol Sleng »
qui signifie:
« l’endroit où l’on rentre mais ne ressort jamais... »
de fait, sur les 18.000 détenus passés par ce centre, 7adultes et 5 enfants ont survécu.



Etant donné le côté macabre de la visite, elle ne sera pas consignée directement sur le blog
vous pourrez la lire en suivant le lien suivant:
https://tatouchestory.blogspot.com/2019/11/cambodge-3-s21-3ans-8mois-et-20-jours.html

Jeudi matin, nous partons visiter le Palais Royal de Phnom Penh.



Dans un vaste espace de pelouses arborées,


 la résidence du Roi, une architecture khmère.




A l’entrée un arbre de Sala, arbre sacré (Bouddha est né sous un tel arbre). 


Il a comme particularité ses fleurs qui émergent directement du tronc,












 et des fruits en forme de ballon.















Dans la salle du Trône, une salle d’audience avec le trône. (Photos interdites)

A côté, un bâtiment métallique en rénovation



 datant de 1869, 
il a servi à accueillir l’impératrice Eugénie 
(femme de Napoleon3) 
à l’inauguration du canal de Suez,

 puis il a été donné par Napoléon 3 
au roi du Cambodge, 

alors sous protectorat français.







Un vêtement (une couleur) pour  chaque jour de la semaine


Juste à côté, nous visitons la pagode d’argent (photos interdites)
 où le roi va prier toutes les nuits de pleine lune.

On l’appelle ainsi car le sol est fait de 5200 carreaux d’argent.
A l’intérieur, un bouddha d’émeraude, d’or, des reliques...


Dans la cour 3 stupas abritent les restes des rois précédents.






 une galerie avec une immense fresque raconte l'épopée khmère





à certains endroits, elle est en rénovation


la rénovation est minutieuse et précise (au scalpel)


un palanquin pour éléphant

Visite aux marchés (central et russe).
ici, le marché central, d'architecture "colonialo-art déco"



Halloween approche !!...au marché...les poussières... les toiles d'araignée....

A propos d'Halloween... (pour Alice et Victor, mes petits-enfants)



Le soir, repas dans un super resto indien (Namaste) 
dans une rue animée.


Nous changeons d'hôtel pour notre dernière nuit sur Phnom Penh, 
situé de l'autre côté du Tonlé Sap.

Promenade au marché local.

Nous quittons Phnom Penh,  vers le sud et ses plages, mais ceci fera partie d'un autre post.

à bientôt

1 commentaire:

  1. C'est un vrai plaisir de vous retrouver sur la route avec votre blog qui reste le seul docu reportage que je lis encore à travers votre si intelligente approche du voyage. Merci, bonne route et plein de bonheur entre vous.

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